Dans les archives d’Ouest-France. 6 octobre 1985 : Alain Prost est champion du monde de Formule 1

Histoire

Alain Prost, le pilote français, devient champion du monde de Formule 1 pour la première fois le 6 octobre 1985. Sur le circuit anglais de Brands-Hatch, il a conforté sa première place. D’ici à la fin de saison, plus personne ne peut plus le rattraper.

Que du beau monde ce lundi 7 octobre 1985 à la une d’Ouest-France. Avant un voyage en Bretagne, François Mitterrand, président de la République, livre une interview au journal. Bernard Pivot a droit aussi à la une.

On le voit en train de lire sa fameuse dictée. Et puis, il y a la troisième vedette du jour, Alain Prost. Il ne vient pas en Bretagne et il n’est pas franchement intéressé par les conjugaisons mais il est champion du monde de Formule 1 pour la première fois. La veille, il a décroché le titre suprême autour duquel il tournait depuis deux saisons.

Il y a deux ans, il avait raté la couronne mondiale pour deux points, et juste à cause d’un demi-point en 1984. Ça représente quoi ? Un petit coup de frein un peu trop rapide ou un coup de volant trop accentué. Cette fois, c’est la bonne. Le Français est devenu le meilleur pilote du monde.

Lors du Grand prix d’Europe, sur le circuit mythique de Brands-Hatch en Angleterre, il a obtenu une 4e place qui le met à l’abri de ses poursuivants jusqu’à la fin de la saison. Alain Prost : la consécration.

D’abord le foot, puis le karting

C’est l’occasion de retracer le parcours du nouvel homme fort de la Formule 1. Les études, ce n’était pas vraiment son truc. Le football, un peu plus mais le gamin de Lorette dans la Loire ne dépassera pas le niveau honorable de la Division d’honneur. On n’en vit pas. Un jour, il prend le volant d’un karting. Tout va très vite. Prost tente l’expérience et gagne. L’escalade est rapide. Imbattable en 1972 dans les épreuves régionales, il remportera un titre européen junior un an plus tard.

Alain Prost met les gaz mais bute sur ce titre suprême qui lui échappe pour des peccadilles. Sur le circuit de Brands-Hatch, le Français se fait encore des frayeurs au départ en étant obligé de rouler un peu sur l’herbe à cause d’un autre pilote devant lui. Mais le futur champion du monde a des nerfs d’acier. Il entreprend une remontée haletante. Ce titre qui l’avait fui les deux saisons précédentes est amplement mérité .

François Mitterrand qui prépare donc ses valises pour son voyage en Bretagne n’a pas oublié pour autant de lui envoyer un télégramme : Ce titre, que la France attendait depuis si longtemps, récompense vos mérites et votre talent.